D'une nuit agitée, il se réveilla de sueur à grosses gouttes dans le front. De commune mesure, il se leva et se regarda les deux pupilles dans le fin fond du miroir de la salle de bain. Des yeux de chats reluisaient dans la pénombre lointaine d'un regard fuyant. Oh diable, que faire de cette irréelle situation qui ne demeure que dans l'insouciance de la noirceur.
Il descendit les marches de l'escalier, quatre à quatre pattes, tel un prédateur furtif dans la savane africaine., en quête d'un verre de lait froid, non tiède, ni chaud. Froid tel un glacier d'une banquise qui naufragea le géant d'acier. Arrivant à la porte du frigidaire, il regarda par dessus son épaule, comme s'il croyait qu'un individu allait sortir de sa tanière pour l'attaquer. Il ouvrit la porte, lourde, de métal précieux, en quête de son trésor tant convoité. Mais une lumière si puissante l'aveugla, qu'il dut fermer les yeux. - Oh toi, qui pénètre en ces lieux, comment oses-tu me réveiller à ces heures tardives? - Pardonnez-moi, dit-il à l'éblouissante lumière, mais j'ai la soif qui me tourmente. - Une soif tourmentée? Mais qu'est-ce donc que ces inepties rachidines? Va donc, petit effronté avant que je ne te lance à la figure ces rachitiques arachides arrachées au riche héritier. Penaud, désappointé et à la soif désertique, il recula et la porte se referma. Mais au moment où la lumière du jour allait disparaître, il se précipita, tel le protagoniste, d'une scène future, du prochain film de Quentin Tarantino, et arracha le blanc liquide des mains charpies de la prison de métal. Après s'être étanché la soif d'un bon verre de lait, il retourna se coucher. Ainsi fini l'histoire de la quête du lait. P.-S.: S'il vous venait à l'esprit que cette histoire avait ni queue ni tête, c'est peut-être que vous aviez raison de vous poser la question. |
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