À deux jets de pierres

Mercredi soir dernier, je suis aller prendre une marche dans le centre-ville de Joliette après le match d'impro au Cégep. J'ai remarqué que la faune urbaine nocturne de la ville était plutôt étrange. En fait, plus que d'habitude. Le deuxième truc qui m'a flashé, c'est que l'argent investi dans les rénovations de l'Aréna et du Musée d'Art est loin d'être superflu. Le troisième truc qui m'a allumé, c'est la grille autour de l'école Les Mélèzes. Le point n'est pas dût à l'importance d'une clôture autour d'une école, mais à l'interprétation que j'en fait. L'impression que ça me donne, c'est une prison. Les pancartes Propriété Privée - Entrée Interdite n'aident pas à me défaire de cette impression.

Sinon, aujourd'hui, j'ai été prendre une marche pour visiter, entre autre, l'agrandissement du quartier. Je savais pas qu'on était rendu avec un début de banlieue à St-Charles-Borromée. C'est affreux. Autant, les maisons bâtis dans les années 80 et 90 pouvaient se ressembler, y'ont quand même quelque chose de différent. Les maisons du nouveau quartier sont pas mal toute pareille. Et ça m'a été un choc de constater qu'ils sont en train de construire une école en plein milieu d'où se trouvait un champ v'là dix ans. Pour vous donner une idée, il y a dix blocs appartement entre la nouvelle rue et Amélie-Fristel. Il y a dix ans, c'était un champs et un boisé qui s'y trouvaient. J'ai jamais pris la peine d'aller voir. J'suis tombé sur l'cul. Voici donc un petit poème de mon état d'âme à ce propos.

J’ai mis mes souliers à l’envers, ma chemise de travers

Ça s’en l’printemps creux, c’est les fosses sanitaires

Ça déborde sans bon sang dans le son des champs



Petits pas à grands pas je visite le quartier

Rien n’est comme avant, comme je l’ai laissé

Il a grandit, modifié au fil du temps



Comme dans un rêve, je m’y aventure lentement

Au bout de la rue, je ferme les yeux, je me vire

Dans les vestiges de l’enfance, je m’y vois enfant

Je suis perdu, déboussolé, en colère et amère

Une école est sur le point de voir la lumière

Serait-ce le glas de mon école primaire?




En rang d’ognons s’élèvent sur ce chantier

Qui fut jadis un vaste champ et un boisé

Une réplique de ces tristes banlieues



À deux jets de pierres de mon quartier, vit un cataclysme

À deux jets de pierres de mon quartier, tout m’est disparate